Quand la victoire des Eléphants met à nu le mal qui gangrène la Côte d’Ivoire

24 avril 2015

Quand la victoire des Eléphants met à nu le mal qui gangrène la Côte d’Ivoire

Le retour triomphal des Eléphants de Côte d'Ivoire, vris héros nationauxJe l’avoue, j’avais pensé jusque là que cette histoire était un de ces canulars dont la presse ivoirienne a le secret. Détourner les primes d’une équipe nationale qui vient de remporter le plus grand trophée continentale, c’était trop gros pour que je puisse prendre cette information au sérieux.

Mais, voilà que les champions d’Afrique eux-mêmes se font entendre, confirmant ne pas avoir reçu leur dû. Des différentes déclarations des pachydermes rapportées par les journaux, celle de Tioté Cheick Ismaël exprime parfaitement comment le public ivoirien perçoit pareil détournement de fonds, à savoir comme « de la foutaise ». En effet, on a tous conscience que la somme de 40 millions de FCFA promis par l’Etat à chacun des joueurs de l’Equipe nationale de football de Côte d’Ivoire compte pour du beurre pour la grande majorité de ces joueurs. Ce qu’il y a de choquant dans cette histoire, c’est d’abord l’audace et le culot du détournement.

Mais, plus que cela, ce scandale qui ne semble pas encore émouvoir le gouvernement, met en lumière le mal congénital qui ronge la Côte d’Ivoire, sans que personne de politiquement significatif ne se soit jamais donné la peine de le combattre. Ce mal, c’est la corruption, et son corollaire, l’impunité.

Sinon, comment comprendre que dans un Etat, des gens puissent avoir le courage d’aller jusqu’à détourner les primes des héros nationaux, si ce n’est qu’ils ont la garantie d’être impunis ? Comment accepter qu’une équipe, longtemps vilipendée à force de contre-performances, ne puisse jouir de sa rétribution au moment où elle le mérite ? Il ne faudrait surtout pas que cette histoire soit un (honteux) précédent dans la gestion des affaires publiques du pays.

C’est pourquoi le gouvernement ivoirien doit tirer l’affaire au clair au plus vite, c’est-à-dire, d’une part, payer toutes les primes promises aux Champions d’Afrique de football et, d’autre part, situer les responsabilités afin de prendre les sanctions appropriées contre les responsables et les coupables.

La crédibilité de l’Etat de Côte d’Ivoire en dépend ; il y va de l’honneur des Ivoiriens.

@yaokjmarc

yaokjmarc@gmail.com

fb : jeanmarc.yao.18

Partagez

Commentaires

Benjamin Yobouet
Répondre

Si c'est vraiment le cas, ça sera vraiment dommage pour l'image de notre pays. Cordialement !

Jean Marc YAO
Répondre

Je continue de m'étonner du silence du gouvernement ivoirien